Je me souviens de l'impression indescriptible et mystérieuse d’étrangeté d’être que j’éprouvais quand j’avais 5 ou 6 ans. Un peu plus tard, je m’endormais en méditant sur ce que pouvait bien être la substance de l’atome, l’indivisible des Grecs. Je cherchais déjà l'essence. J’essayais de percer le mystère du ressenti, plongeant dans mes sensations comme appelé par une question sans âge. Le murmure du Logos, le Verbe Divin, caressait mon esprit, et je ne le savais pas.
Vers l’âge de 10 ans, je fus effleuré dans mon sommeil par la Réalité. Je me réveillais terrorisé, avec l’impression d’avoir été comme anéanti dans une sensation d’être à la fois infiniment petit et infiniment grand. A la même époque, je me retrouvais régulièrement dans un état de détachement par rapport au monde, comme si je le regardais au travers de la fenêtre de mes yeux. Je n’avais personne pour me guider, pour donner du sens et toute sa valeur à cet état d’être. Je me suis alors ré-identifié, choisissant la pensée dominante et matérialiste. Et j’ai oublié ces expériences initiatiques.
Je me suis consacré à mes études. Cursus classique, bac C, classes prépa et école d’ingénieur en informatique. Je croyais au progrès, j’avais la vision du transhumanisme comme l’avenir de l’homme. Cela ne me posait pas de problème. J’ai profité de la vie, et brûlé ma quintessence.
C’est au printemps 2003, dans ma 32ème année, que le retour au Soi a commencé. Par un état dépressif, dans lequel LA question est revenue. Quel est donc le secret de l’existence ? Dans mon éducation catholique, les réponses me seraient données après la mort. J’ai vite écarté l’idée d’avancer l’échéance, car j’avais l’intuition profonde que c’est de son vivant qu’il faut faire face aux difficultés pour les résoudre. C’est à ce moment-là qu’un ami m’a envoyé un texte sur l’énergie universelle. Les portes de l’Orient venaient de s’ouvrir devant mon âme émerveillée... Ma recherche spirituelle commençait.
Après 10 ans de pratiques énergétiques régulières, de méditation et de lectures, juste avant la Pâques de 2013, je me reconnais par la grâce de Mooji comme pure conscience . Fin de la recherche, début de la Voie.
Nous n'avons pas à réaliser ce que nous sommes, nous devons juste cesser de nous identifier à ce que nous ne sommes pas. La Voie est le chemin de la dissolution progressive des vasanas (les tendances latentes à s'identifier à la forme) qui mène à la libération finale, la mort totale et définitive de l'ego...